Acier : difficile année 2013...
La production d’acier brut a baissé en 2012, à 15,6 millions de tonnes a indiqué la FFA, Fédération française de l‘Acier, dans une communiqué diffusé la semaine dernière.
Dans le détail, la production en provenance de la filière électrique (à partir de ferrailles recyclées), s’est élevée à 6 ,1 millions de tonnes (-0,5%) et celle de la filière fonte (à partir de minerai de fer et de charbon) à 9,5 millions (-1,5%).
Mais l’année a été marquée par un premier semestre positif (+ 3, 4% à 8,38 millions de tonnes) avant un recul de plus en plus marqué au deuxième semestre, qui se termine par - 10,3% sur la filière électrique, et par - 13,6% sur la filière fonte.
Au mois de décembre, la production d‘acier a ainsi chuté de 12,5% par rapport à la même période l’an dernier, à 971 000 tonnes.
Le secteur de l’acier français (et européen) est fortement touché par la morosité des secteurs qui font office de pricipaux débouchés, à savoir : la construction et l’automobile. C'est d'ailleurs sur la base de ces arguments qu' ArcelorMittal explique et justifie la fermeture des hauts fourneaux de Florange. Plus sérieux encore, la FFA souligne que la production 2012 est de 18,9% inférieure à celle de 2007. Le secteur de l’acier en France n’a donc pas encore assimilé la crise…
Il est clair que la surcapacité de production n’est pas un leurre… Ouverture de nouvelles installations + croissance plus faible que prévue de la demande = difficulté pour écouler une partie de la production.
Au demeurant, une étude du cabinet Ernst & Young, publiée aujourd’hui, et rédigée par Mike Elliott, fait très clairement référence à ces surcapacités de production, estimant qu’elles se sont fortement accrues en 2012 ; le rapport indiquant que ce sera même la principale difficulté que devront affronter les grands producteurs d'acier dans le monde, en 2013. Et d’en remettre une louche, en précisant que le monde politique ne peut pas raisonnablement s’opposer à la fermeture de sites comme Florange… l’auteur de l’étude chiffrant par ailleurs, à moins de 80%, l'utilisation actuelle des capacités de production.
Et d’ajouter que la fermeture des sites les moins compétitifs sera un mal nécessaire, que la politisation des dossiers ne peut qu’avoir des impacts négatifs sur le secteur dans son ensemble, et que l'utilisation des capacités devrait remonter à des seuils plus confortables à partir de 2014.