Le Parlement européen devrait donner son feu vert à la ratification de l’accord de Paris sur le changement climatique de 2015 (voir notre exposé), selon une recommandation de la commission de l’Environnement adoptée il y a quelques jours. Les députés appellent les Etats membres à ratifier l’accord et invitent l’UE à mettre à jour ses engagements en matière de réduction d’émissions, à la lumière des objectifs de Paris…
"Il serait impensable que l’Accord de Paris puisse entrer en vigueur sans que l’UE en soit partie, vu son rôle dans le combat contre le changement climatique, au sein du protocole de Kyoto, et vu ses efforts pour qu’un accord universel voie le jour. Pour cette raison, nous appelons le Conseil et les Etats membres à mener à bien le processus de ratification au niveau national et européen avant la conférence de Marrakech (COP22), ce qui lui permettrait d’entrer en vigueur", a déclaré le rapporteur et Président de la commission de l’Environnement, Giovanni La Via (EPP, IT).
Dans une résolution séparée portant sur la prochaine conférence de Marrakech, les députés regrettent que l’addition des contributions nationales déposées à ce jour soit encore loin de permettre une limitation du réchauffement de la planète à 2 degrés. "Il est urgent que toutes les parties revoient leurs objectifs à la hausse, et l’UE devrait pour sa part s’engager en faveur d’objectifs plus ambitieux à l’horizon 2030", indiquent-ils. Les députés estiment que l’UE devrait également réviser ses objectifs à moyen et long terme. Ils appellent la Commission à préparer une stratégie pour atteindre l’objectif de zéro émission en 2050, adopté à Paris.
Au passage, les députés notent avec inquiétude que 166 millions de personnes ont été déplacées entre 2008 et 2013 à cause des inondations, tempêtes, tremblements de terre et autres désastres. Ils appellent à la reconnaissance de la problématique des réfugiés climatiques, en soulignant que les évolutions climatiques dans certaines parties de l’Afrique et du Moyen Orient pourraient contribuer à l’instabilité politique, aux difficultés économiques et à l’aggravation de la crise des réfugiés en Méditerranée.