A Mayotte aussi on recycle les D3E
L'année 2011 voit la filière de recyclage des D3E se mettre en marche. A partir du 1er janvier, l'importateur d'équipements électriques ou électroniques (machine à laver, four, ordinateur, portable, etc) devra verser une éco-participation à l'organisme Eco-système pour le recyclage des produits en fin de vie. Il le facturera au distributeur, et le surcoût sera répercuté sur le consommateur. Les produits concernés auront droit à une étiquette éco-participation. Jusque là rien de nouveau dans le principe, sauf qu'avant cette date, rien de précis n'était fait pour les recyclage des D3E à Mayotte.
Pour que le système fonctionne entièrement, des points de collecte vont être aménagées, mais elles pourront être des décharges déjà existantes. Il reste donc à sensibiliser les communes sur ces actions. C'est sans oublier que les points de vente des distributeurs seront également obligés de reprendre un ancien appareil lors de l'achat d'un neuf. En ce qui concerne le coût de l'éco-participation, il va varier selon le degré de pollution, et donc du coût porté par Eco-systèmes. A Mayotte, c'est Enzo Technique Recyclage qui se chargera de récolter les 2 000 tonnes de D3E jetés chaque année. Néanmoins, ces déchets seront renvoyés en métropole, car il n'existe pas de procédé de démantèlement sur place. Pour préserver la couche d'ozone et développer l'emploi salarial sur place, on repassera...mais cette filière a le mérite de faire face à un besoin urgent, qui était le ramassage et le traitement de DEEE.
Du côté des sanctions maintenant, les distributeurs qui ne se plieront pas au système seront bien entendu puni La responsable régionale Développement secteur Nord et Outre-mer d'Eco-système, Rita Vespier, déclare; "c'est rare, mais l'un d'entre eux a du payer une amende de 70 000 euros en métropole". Ce qui indique bien que même avec le spectre de la sanction, il y a toujours des petits malins qui souhaitent profiter du système.
En tout cas, chacun a pu voir midi à sa porte dans ce procédé, car même le géant des télécommunications SFR s'est fait le chantre du recyclage des D3E: "nos cartes prépayées qui étaient en plastique sont désormais en papier, et nous recyclons nos batteries au lithium (3 400kg à ce jour) et onduleurs avec un surcoût pour nous de 10 centimes, que nous n'avons pas répercuté sur le prix du téléphone. Enfin, nous mettons en place dans quelques mois une prime à la casse, ainsi qu'une gamme de chargeurs solaires". C'est un peu ironique quand on sait le matraquage médiatique dont sont capable les opérateurs de téléphonie mobile pour nous inciter à renouveler régulièrement nos appareils...Quoiqu'il en soit, Mayotte avance dans le recyclage, et une filière pour les piles (Corepile) devra aussi voir le jour en 2011.