A Gennevilliers, on exporte des déchets illicites...
L'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement (Oclaest) a les exportations de déchets, matières à recycler dans sa ligne de mire et entend bien faire repecter la législation internationale en ce qui concerne leur exportation. Et pour que le message passe, il faut des contrôles, des exemples. C'est ainsi que mercredi au cours d'une inspection, sur le port de Gennevilliers, auprès de 12 conteneurs prêts à être expédiés depuis le port de Gennevilliers et censés contenir des métaux légers, huit d'entre eux ne contenaient pas les matières annoncées...
Décidément, il y a certaines entreprises qui se complaisent toujours à confondre déchets et matières secondaires. Il est vrai que les professionnels du recyclage, recycleurs, manquent cruellement de normes précises dans de nombreuses matières recyclées : par exemple les plastiques, métaux de récupération même si ce n'est pas le cas dans les papiers cartons et que les pratiques de transferts de ferrailles dites prêtes ne posent pas problème (attention pour les exportations de VHU, ferrailles à broyer conditionnées en paquets !!! ). Mais, l'opacité des qualités arrange toujours nombre d'intervenants qui se réclament industriels mais ont préféré privilégier les avantages de négociants en attendant que les pouvoirs publics réforment. Seulement, le hic est peut-être là, car en guise de réforme, les pouvoirs publics sont en train de choisir la manière forte, voire la sanction et ceci un peu partout en France. Les déchets de Paris manquaient à l'appel, c'est désormais chose faite...
Lorsque ce mercredi les agents des douanes et les gendarmes spécialisés de la cellule NRBC de Satory interviennent pour l'inspection de douze conteneurs déclarés contenant des métaux légers, ils sont habillés avec des combinaisons de protection. C'est dire le degré élevé de crainte et de danger que les policiers ressentent face à ce type de marchandises... Et après tout, ne faut-il pas un tel comportement pour faire comprendre que ce type de pratique doit cesser ! Très probablement, car déjà sur les douze conteneurs, huit contenaient des déchets illicites et dans un conteneur au lieu de métaux légers on a trouvé " 15 tonnes de compresseurs d'appareils frigorifiques dont on n'avait même pas pris le soin de retirer le CFC (chlorofluocarbure), dont chacun sait qu'il est un ennemi vorace de notre couche d'ozone" a déclaré le préfet des Hauts-de-Seine Pierre de Bousquet de Florian. Mais surtout, et à cet égard, c'est inadmissible, il s'agit d'une récidive, l'entreprise ayant déjà été avertie il y a moins d'un an qu'il s'agissait d'une infraction. Le préfet de rappeler que les peines encourues peuvent aller jusqu"à 75 000 euros d'amende et trois ans d'emprisonnement.
Quel bel avenir pour les professionnels de la dépollution !