7,5 milliards d'euros au secteur automobile : évitons la double casse !

Le 12/02/2009 à 19:29  

7,5 milliards d'euros au secteur automobile : évitons la double casse !

Cube Tel est le titre d'un récent communiqué de l'association écologiste France Nature Environnement qui ne peut que nous interpeller sur les défis sociaux et environnementaux que les industriels français du secteur automobile ont à relever. Or, face à un besoin urgent de financer leurs activités et d'aides de l'Etat, les constructeurs automobiles français sont-ils convaincus et déterminés à repenser la place de la voiture dans nos sociétés ?

Repenser la place de la voiture dans notre société. De combien et de quelles voitures avons-nous besoin ? interroge FNE. Cette question est pleine de bon sens dans un système de consommation qui est en train de s'asphyxier. On le pressent bien... Il n'est plus possible de continuer sur les mêmes modes de production, de lancement de modèles, d'identification et d'utilisation de la voiture . Quant au recyclage, il a toujours été vécu par les constructeurs comme une contrainte et non une opportunité. Et si au lieu de voitures plus puissantes, plus électroniques, ... le consommateur souhaitait , pour le moins une voiture plus écologique, mais aussi avec plus de services et un retour à ses fondamentaux : une machine qui sert à transporter des passagers !

Or aujourd'hui, alors que le secteur automobile est face à des questions stratégiques essentielles sur sa raison d'être, les dirigeants qui peuvent conduire ces changements sont les mêmes que ceux qui ont privilégié ces dernières années une politique très différente. De quoi à s'interroger du niveau de prise de conscience des décideurs sur la nature de la crise économique que nous traversons !!!.


Bien sûr, face à une situation financière dégradée, les pouvoirs publics agissent dans l'urgence, et ces aides de 7,5 milliards d'euros ont pour objectif d'éviter des pertes d'emplois massives dans le secteur automobile. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas poser les questions de fond ?

« Aujourd'hui c'est en matière de transports que les efforts doivent se faire en priorité : ce secteur, en constante croissance, représente en France 27% des émissions de gaz à effet de serre. Cette mesure est en parfaite contradiction avec les urgences climatiques ! » rappelle Michel Dubromel, responsable Transports à FNE

La seule contrepartie des milliards prêtés par le Gouvernement tient à la lutte contre les délocalisations. Or, les délocalisations du secteur automobile ont déjà été réalisées. Environ 60% des voitures vendues en France sont aujourd'hui fabriquées à l'étranger.

S'engager à maintenir les emplois en France pendant 5 ans ne fait que reporter le problème sans le résoudre. L'objectif est de créer de la valeur ajoutée environnementale au moyen de voitures de conception nouvelle qui permettront de relocaliser l'emploi.

Michel Dubromel d'ajouter : « Prêter des milliards sans contrepartie environnementale revient à foncer dans un mur en allant un peu moins vite. Il faut cesser la politique de la rustine sur un pneu crevé. FNE souhaite que les aides accordées au secteur automobile permettent de prévenir à la fois une casse sociale et une casse environnementale. Plutôt que de mettre le patient sous morphine, il faut l'aider à investir dans les technologies vertes pour préparer la voiture de demain : moins émettrice de CO² et de particules polluantes. »