A 2 jours de la Conférence environnementale, les associations ont décidé de se faire entendre... Les Amis de la Terre, le Cniid, Agir pour l’Environnement, le Réseau Action Climat et France Libertés viennent ainsi de dévoiler leurs propositions (au nombre de 24) pour la table ronde "Economie circulaire" et réclament des mesures ambitieuses. Eh oui, l'urgence est là et il ne va pas falloir rater le coche !...
"Chaque année, plus de 60 milliards de tonnes de ressources naturelles sont prélevées dans la nature. A cause de notre système économique linéaire, basé sur le triptyque 'produire-consommer-jeter', 99% d’entres elles deviennent des déchets en moins de 42 jours. Face à la raréfaction des matières premières naturelles, à la hausse des prix qu’elle induit et aux impacts sanitaires et climatiques de la gestion des déchets, il est plus que temps de remettre en question nos modes de production et de consommation", rappellent les associations.
Dans un communiqué, ces dernières alertent donc sur l’urgence à agir de faire des déchets une ressource. "A l’instar de la transition énergétique, l’économie circulaire doit être avant tout basée sur la sobriété et l’efficacité dans l’utilisation des ressources et de l’énergie, et permettre la réutilisation de produits et matériaux exempts de toxicité. Les mesures palliatives visant à créer de la richesse à partir d’un déchet évitable sont à bannir du champ de l’économie circulaire", indiquent les associations. Celles-ci attendent donc l’inscription de mesures fortes à la Feuille de route, en particulier concernant : l’éco-conception et l’allongement de la durée de vie des produits ; le tri à la source et la valorisation des déchets organiques ; le développement des filières de réparation, réutilisation et réemploi.
"Une de nos priorités est d’obtenir des objectifs chiffrés de réduction tant en terme de ressources prélevées que de déchets générés. Nous ne nous satisferons pas d’engagements volontaires de la part de professionnels qui ne voient l’économie circulaire que comme une opportunité pour trouver des débouchés économiques à leurs déchets et non une opportunité pour rendre nos modes de production compatibles avec les limites de la planète", explique Camille Lecomte, Chargée de campagne 'Modes de production et de consommation responsables' aux Amis de la Terre.
"La dette la plus importante que nous ayons à payer n'est pas financière mais environnementale, à l'égard des générations futures. Notre système économique libéral basé sur la croissance arrive en bout de course : si l'économie circulaire n'était qu'une adaptation du système actuel pour retarder l'échéance d'un changement profond de nos modes de production et de consommation, la solution pourrait s'avérer pire que le mal. Ne ratons pas l'opportunité qui nous est donnée", déclare de son côté Delphine Lévi Alvarès, Chargée de campagne au Cniid (Centre national d'information indépendante sur les déchets).